Mal amenée, par une loi de finance rectificative de la sécurité sociale plutôt qu’un projet de réforme !
Mal expliquée, sans débats sur les différentes options possibles, avec des informations qui se sont révélées inexactes au fil des échanges…
Mal conçue, car ne répartissant pas les efforts et se focalisant sur l’allongement de la durée du travail.
Au final, pas votée par le Parlement et adoptée par 49.3.
Un bilan qui laisse pantois s’agissant d’une loi qui doit impacter durablement tous les français!
Si je suis d’accord avec la nécessité de réformer le système des retraites pour l’adapter tant aux évolutions démographiques qu’à celles du marché de l’emploi, je ne partage pas ni la méthode ni l’option choisie par le gouvernement, à savoir faire peser l’avenir du financement du système de retraite, uniquement sur une mesure d’âge.
Certes, nos voisins travaillent plus longtemps que nous, mais ils n’ont pas les mêmes réalités démographiques et sont confrontés au défi du renouvellement des générations dans des proportions bien plus préoccupantes (taux de natalité en Allemagne : 1,5 ; en Italie : 1,2 ; quand la France est à 1,9).
D’autres options étaient possibles. Mais dès le départ, le gouvernement a fait le choix de balayer les alternatives complémentaires. Cette absence de dialogue en amont a fragilisé la réforme, ressentie comme déséquilibrée et injuste. Pour optimiser les recettes, il faut s’intéresser davantage à :
- l’égalité salariale homme/femme,
- l’emploi des seniors,
- l’augmentation de la durée de travail hebdomadaire (35h) pour ceux qui le souhaitent,
- introduire des contributions sur les transactions financières.
Autant de mesures évoquées, comme les sujets de pénibilité ou de retraite des femmes, mais insuffisamment prises en compte par le projet du gouvernement. Pourtant, elles représentent à elles seules plusieurs milliards de recettes !
Pour sortir de cette spirale de tensions et de violences, nous devons renouer avec les fondements de nos pratiques démocratiques : le débat et la recherche du consensus en donnant toute leur place aux corps intermédiaires.
L’avis du Conseil Constitutionnel mi-avril, constitue la prochaine étape dans le parcours chaotique de cette réforme qui, quoiqu’il arrive ne résoudra pas le problème de financement à long terme du système de retraite.