Dans son dernier rapport sur les risques électriques « Winter Outlook 2021/2022 » le gestionnaire du réseau européen Entsoe, décrit la France comme LA SEULE EN EUROPE A PRÉSENTER UN RISQUE ACCRU EN CAS DE TEMPÉRATURES FROIDES EN JANVIER ET FÉVRIER.
Cette situation est due à la sensibilité aux températures du système électrique français, mais également à l’insuffisance de renouvellement de son parc pilotable de production.
En effet, en 2007, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) A.C. Lacoste déclarait qu’il importait que ce renouvellement soit « convenablement préparé afin d’éviter l’apparition d’une situation où les impératifs de sûreté nucléaire et d’approvisionnement énergétique seraient en concurrence » afin de pouvoir décider sereinement de l’arrêt de réacteurs à l’occasion d’un examen de sûreté ou d’un autre motif.
Depuis cet avertissement, rien n’a été fait pour renouveler le parc et 2 réacteurs de Fessenheim, pourtant jugés sûrs par l’ASN, ont été arrêtés.
Ainsi, pour avoir tergiversé des années avec un scénario de sortie du nucléaire sans pour autant se doter de capacités alternatives suffisantes, nous sommes aujourd’hui dans cette situation avec l’arrêt imprévu de 4 réacteurs, à Civaux et à Chooz, en raison de la détection d’une corrosion dans le circuit d’alimentation de sécurité.
Madame la Ministre de la Transition écologique a dû demander à EDF, le 19 décembre, de remettre en marche des réacteurs alors arrêtés pour maintenance et, contre toute cohérence avec les politiques suivies, elle a augmenté temporairement, la production des centrales à CHARBON de l’Hexagone.
C’est dire où nous mènent de mauvais choix !
Parallèlement à ces aléas, le nucléaire a fonctionné avec un minimum de 47721 MW sur l’ensemble du mois de janvier, à part le samedi 1 et dimanche 2, où la consommation était au plus bas, soit un facteur de charge garanti de 77,7%, impliquant quasiment un fonctionnement à 100% de l’ensemble des réacteurs disponibles.
L’éolien, s’il dépassait les 12 000MW ce même dimanche 2 janvier (66%), ne dépassait pas 17% de sa puissance installée sur l’ensemble de la semaine qui a connu la plus forte consommation (du 10 au 16 janvier), et tombait à 3,5% le 14.
Le Gouvernement semble avoir enfin pris la mesure de l’effort de renouvellement qu’il nous faut dorénavant consentir, ne serait-ce que pour parvenir aux seuls 50% de la production d’origine nucléaire, au lieu de 75% aujourd’hui.
Une prise de conscience tardive qui coutera à la planète en matière d’émissions de gaz à effet de serre et au contribuable français …